Irrigation. Recycler les eaux usées : des progrès restent à faire
La Commission européenne souhaite encourager la réutilisation des eaux usées traitées (REUT). En France, un nouvel arrêté lève certains freins.
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La Commission européenne a lancé début août une consultation publique sur une série de mesures visant à encourager la réutilisation des eaux usées traitées (REUT). Elle souhaite déterminer quelles mesures réglementaires et non réglementaires seraient susceptibles d'accroître l'adhésion à cette pratique. La consultation est ouverte jusqu'au 7 novembre. Les résultats seront repris dans une analyse d'impact. La Commission devrait présenter une proposition formelle en 2015.
Un recours limité en Europe
« La réutilisation de l'eau n'est pas une pratique courante en Europe. La plupart des eaux usées des stations d'épuration en milieu urbain sont tout simplement rejetées dans les rivières et les lacs », note la Commission européenne. Malgré la tension accrue sur les ressources en eau, la REUT est encore peu pratiquée en Europe (exception faite de l'Italie et l'Espagne), alors qu'elle est utilisée comme une solution pour augmenter l'offre en eau dans d'autres régions du monde (Chine, Israël, États-Unis, Tunisie...). Les raisons citées sont notamment : l'absence de normes européennes en matière d'environnement et de santé sur le sujet ; les obstacles possibles à la libre circulation des produits agricoles irrigués avec de l'eau réutilisée ; mais aussi, la tarification de l'eau, la faible adhésion du public, les obstacles techniques...
En ce qui concerne notre pays, une note de synthèse du Commissariat général au développement durable de juin 2014 explique que « d'une part, la France est peu confrontée à des situations de rareté de la ressource en eau et, lorsque c'est le cas, cela reste local et ponctuel ; d'autre part, le prix plus élevé des eaux traitées que celui de l'eau prélevée dans le milieu n'est pas incitatif ». Les exemples de REUT sont encore peu nombreux : sur les îles (Ré, Noirmoutier, Oléron, Porquerolles), ou dans quelques golfs.
Un nouvel arrêté en France
Un nouvel arrêté datant du 25 juin 2014 vient modifier l'arrêté du 2 août 2010 relatif à l'utilisation d'eaux issues du traitement d'épuration des eaux résiduaires urbaines pour l'irrigation de cultures ou d'espaces verts. Ses nouvelles dispositions sont d'ores et déjà applicables. Il conserve des classes de qualité d'eau à respecter en fonction des types de cultures, et lève en partie les contraintes pour l'aspersion préalables à la mise en place de chaque projet. Il précise les prescriptions techniques s'appliquant aux maîtres d'ouvrage et aux exploitants des stations de traitement des eaux usées et des systèmes d'irrigation : conception et gestion du réseau de distribution, stockage des eaux usées traitées, entretien du matériel d'irrigation ou d'arrosage... Pour les systèmes d'irrigation ou d'arrosage par aspersion, il supprime le dossier de demande d'expérimentation et complète les informations à renseigner dans le programme d'irrigation. Il modifie la fréquence de suivi périodique de vérification du niveau de qualité sanitaire des eaux usées traitées...
Valérie Vidril
Lien vers la consultation publique : http://ec.europa.eu/environment/consultations/water_reuse_en.htm L'arrêté modificatif et l'arrêté consolidé sont consultables sur www.legifrance.gouv.fr
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